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BIBLIOGRAPHIE FRANCOPHONE SUR LES DROITS DE L'HOMME ET LE DROIT HUMANITAIRE

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BOUSTANY (Katia) et DORMOY (Daniel) (sous la direction de)
Génocide(s)
Bruxelles : Bruylant/Editions de l’Université de Bruxelles, 1999, 518 p.

 

Publié dans le cadre du Réseau Vitoria, cet ouvrage vient à son heure. Il est le fruit d’une recherche collective, organisée sur la base de rapports préliminaires ayant fait l’objet de discussions lors d’un colloque qui s’est tenu à l’Institut catholique de Paris et à la Faculté Jean Monnet à Sceaux du 1er au 3 décembre 1998, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide adoptée le 9 décembre 1948, la veille de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. 

 

L’ouvrage débute par le rapport de synthèse, intitulé « Regards croisés sur le crime, sa prévention et sa répression » présenté par Katia Boustany et Daniel Dormoy. Il est divisé ensuite en quatre chapitres. Le premier chapitre est essentiellement juridique. Il porte sur la définition du crime de génocide à la lumière de la Convention de 1948 « revisitée » et sur les enseignements de l’affaire Akayesu où pour la première fois depuis Nuremberg, le Tribunal pénal pour le Rwanda a jugé un cas de génocide. Le chapitre II aborde le phénomène du génocide sous l’angle historique, philosophique et comparatiste : il traite du négationnisme, des concepts d’ethnocide et de génocide culturel et il passe en revue quelques cas spécifiques comme le génocide cambodgien ou celui du Timor oriental (Laurence Burgorgue-Larsen). Le chapitre III s’intitule « Pensée, croyances et refus de l’altérité ». On y trouve des développements d’ordre psychanalytique sur le « passage à l’acte », mais aussi deux études historiques sur le massacre des Arméniens et ses conséquences pour les héritiers de ce génocide. Le dernier chapitre « Entre prévenir et punir » revient à des considérations principalement juridiques, avec des développements généraux sur le droit international entre lex ferenda et utopie et sur la distinction entre responsabilité de l’Etat et celle de l’individu, mais aussi plusieurs études consacrées au cas du Rwanda, qui se révèle particulièrement instructif. 

 

Ce survol rapide donnera une idée de la richesse et de la variété des questions abordées dans cet ouvrage qui a le grand mérite de ne pas se limiter à l’aspect juridique de la prévention et de la répression du génocide et de replacer ce phénomène révoltant, souvent déroutant et encore mal défini, sous l’angle de l’histoire, mais aussi de la psychanalyse, de la psychiatrie, de l’anthropologie et de la sociologie, ainsi que de la réflexion philosophique. Certes, comme pour tout ouvrage collectif, on pourra regretter  parfois un certain manque d’homogénéité entre des contributions qui éclairent des aspects spécifiques et s’insèrent difficilement dans un plan d’ensemble. On pourrait aussi reprocher éventuellement aux auteurs de l’ouvrage d’avoir mis l’accent de façon excessive sur le cas du Rwanda. Mais ce qui apparaîtra à certains comme des défauts sera considéré par d’autres comme des facteurs stimulant efficacement la réflexion. Au total il s’agit d’un livre de qualité dont on ne peut que recommander la lecture.

 

                                                                                                              Paul Tavernier

 

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ASCENSIO (Hervé), DECAUX (Emmanuel), PELLET (Alain) (sous la direction de)
Droit international pénal

(Paris : Pedone, 2000, 1053 p.)

Cet ouvrage collectif aborde un dossier majeur du droit international, le droit international pénal dont on rappelle qu’il « est un édifice certes encore en construction, mais aux fondations désormais solides ». Il comporte de nombreuses contributions (près de quatre-vingt) organisées en trois grands volets constituant la trame de l’ouvrage : les différents acteurs du droit international pénal (Etats, collectivités non étatiques, individus), la définition des infractions internationales et leur répression. 

 

Dans un titre préliminaire consacré à la formation du droit international pénal, les sources sont évidemment présentées à travers des analyses sur la « cristallisation coutumière » par le professeur Christian Tomuschat et la codification par le professeur Ahmed Mahiou. On remarquera en particulier les réflexions du professeur Pierre-Marie Dupuy qui s’interroge sur le caractère de jus cogens des normes du droit international pénal. S’appuyant sur le statut de la Cour pénale internationale, il nous rappelle le caractère impératif de certains principes généraux de droit pénal (nullum crimen sine lege, nulla poena sine lege) et de certains principes de droit international humanitaire dont la violation constitue un crime international. 

 

La question de la définition des infractions fait l’objet de larges développements. Ainsi outre les crimes de droit international traditionnellement mentionnés (crime d’agression, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide) s’ajoute une présentation des autres faits internationalement illicites (piraterie maritime, mercenariat, terrorisme et crime organisé). La question de la responsabilité de l’Etat, des collectivités non étatiques (ONG et même multinationales) et des individus qui est au cœur de l’incrimination en droit international pénal est largement analysée. A ce propos, le professeur Eric David dont les travaux en droit international humanitaire font autorité aborde la question sensible de la responsabilité de l’Etat pour absence de répression des crimes internationaux dont l’actualité nous a offert de dramatiques exemples. On remarquera aussi au passage un développement intéressant sur le procès international. 

 

On notera au crédit de cet ouvrage une bibliographie substantielle et des index forts utiles (notamment l’index thématique). Le tout constitue un instrument de référence indispensable, précisément parce qu’il aborde de manière systématique la richesse et la complexité du droit international pénal.

                                                                                                              Abdelwahab Biad

 

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BAZELAIRE (Jean-Paul), CRETIN (Thierry)
La justice pénale internationale. Son évolution, son avenir de Nuremberg à La Haye

(Paris, Presses universitaires de France, 2000, 261 p., coll. Criminalité internationale)

 

Cet ouvrage, rédigé par deux magistrats du parquet, se divise en un cours de 114 pages sur la justice pénale internationale de l’article 227 du traité de Versailles au statut de la Cour pénale internationale (CPI), et un recueil de textes comprenant des extraits de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, les statuts des tribunaux de Nuremberg, Tokyo, La Haye et Arusha, et de très larges extraits du statut de la CPI. Il s’agit donc d’un bon outil d’initiation au droit international pénal qui ne saurait rivaliser avec le traité publié sous les auspices du CEDIN-Paris X, mais qui devrait être le compagnon de route de l’étudiant de deuxième cycle.

 

                                                                                                                        Philippe Ch.-A. Guillot

 

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ROUGET (Didier),
Le guide de la protection internationale des droits de l’Homme

(Editions La Pensée sauvage, 2000, 381 p.)

 

On peut saluer l’initiative de l’auteur, maître de conférences à l’Université de Paris VIII, d’avoir fait cette mise au point nécessaire sur le système international de protection des droits de l’Homme. Outre un panorama des droits protégés qui emprunte beaucoup à la catégorisation classique des droits de l’Homme (droits individuels versus droits collectifs, droits intangibles), l’ouvrage détaille les mécanismes de recours (étatiques et/ou individuels) et les procédures souvent diversifiées des organes onusiens (procédures des pactes de 1966, de la Commission des droits de l’Homme, de l’OIT, de l’Unesco) ainsi que des organisations régionales (Conseil de l’Europe, OUA, OSCE, Commission interaméricaine des droits de l’Homme). Le rôle des ONG et en particulier du CICR (les visites aux personnes détenues) n’a pas été omis. On peut regretter que l’auteur n’ait pas mentionné la Déclaration sur les droits de l’Homme en Islam (1990) et la Charte arabe des droits de l’Homme (1994) adoptées respectivement par l’Organisation de la Conférence islamique et la Ligue arabe. 

 

Des tableaux et des textes explicatifs - appréciables pour les non-initiés - donnent un caractère pédagogique à la démarche de l’auteur. L’ouvrage est enrichi d’une chronologie des textes internationaux pertinents et d’une compilation des principaux instruments universels et régionaux. Une bibliographie (un peu sommaire au regard du sujet) et un index alphabétique complètent ce travail de synthèse remarquable.

 

                                                                                                              Abdelwahab Biad

 

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