CREDHO CREDHO
Centre de recherches et d'études sur les droits de l'Homme et le droit humanitaire

ACCUEIL LE CREDHO CEDH BIBLIOGRAPHIE THESES ENSEIGNEMENTS LIENS

BIBLIOGRAPHIE FRANCOPHONE SUR LES DROITS DE L'HOMME ET LE DROIT HUMANITAIRE

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages et articles récents
Ouvrages et articles publiés depuis 1987
Notes de lecture
Islam et Droits de l'Homme

Notes de lecture 2008

Dernières notes de lecture et archives >>>

 

CORTEN (Olivier)

Le droit contre la guerre. L’interdiction de recourir à la force en droit international contemporain

Paris : Pedone, 2008, 867 p.

 

Commission nationale consultative des droits de l’Homme

Les grands textes internationaux des droits de l’homme

Paris : La Documentation française, 2008, 537 p.

 

MILLET-DEVALLE (Anne-Sophie) (sous la direction de)

Religions et droit international humanitaire

Paris : Pedone, 2008, 220 p.

 

KOUZNETSOVA (Svetlana Nikolaevna) / КУЗНЕЦОВА (Светлана Николаевна)

Международная защита прав человека / Mejdounarodnaïa zachtchita prav tcheloveka

[Protection internationale des droits de l’Homme]

Université de Nijny-Novgorod, 2008, 234 p.

 

haut de la page

CORTEN (Olivier)

Le droit contre la guerre. L’interdiction de recourir à la force en droit international contemporain

Paris : Pedone, 2008, 867 p.

 

L’ouvrage d’Olivier CORTEN, Professeur à l’ULB constitue une contribution très utile à l’analyse de l’évolution de la règle de droit international interdisant le recours à la force. Dans sa préface, le juge Simma nous rappelle que le droit international « continue de butter sur le problème primordial de la limitation du recours à la force ».

 

Ce travail monumental tant par son volume que les sources exploitées fait le point sur une des règles fondamentales du droit international coutumier qui constitue aussi une des prescriptions dont l’application soulève le plus de difficultés. Il vient à point suite aux débats suscités par l’emploi de la force par l’OTAN au Kosovo en 1999 à propos duquel l’auteur reconnaît qu’il lui a donné l’idée d’élaborer cet ouvrage. Mais, c’est surtout le recours illicite à la force par les Etats-Unis en Irak (2003) qui a révélé l’irrationalité des attaques contre le système de non recours à la force de la Charte des Nations-Unies.

 

L’ouvrage qui s’inscrit dans une approche positiviste alliant rigueur et analyse critique du jus contra bellum se décline en deux parties. La première s’intéresse aux contours de l’interdiction du recours à la force c'est-à-dire au contenu et à la portée de la notion (pp.5-385). La seconde partie est centrée sur les principaux arguments justifiant le recours à la force (pp.386-805), c'est-à-dire les exceptions à l’illicéité sous leurs différentes formes : intervention militaire consentie ou autorisée par le Conseil de sécurité, action en légitime défense et intervention humanitaire.

 

Cette analyse centrée essentiellement sur le jus ad bellum n’en aborde pas moins des aspects du jus in bello dans le dernier chapitre (Chapitre VIII) consacré à l’intervention humanitaire (741-805). L’auteur y développe l’argumentaire quant à l’absence d’une règle reconnaissant un « droit d’intervention humanitaire » comme exception à l’illicéité. Analysant les débats autour du concept de responsabilité de protéger, il confirme que la pratique des Etats établit l’absence de consécration du droit d’intervention humanitaire en dehors d’une autorisation explicite du Conseil de sécurité (pp.769-774).  

 

Une contribution intéressante au plan doctrinal pour celui qui veut approfondir la compréhension d’une problématique fondamentale du droit international.

 

Abdelwahab Biad

 

haut de la page

Commission nationale consultative des droits de l’Homme

Les grands textes internationaux des droits de l’homme

Paris : La Documentation française, 2008, 537 p.

 

Ce recueil des textes internationaux est présenté par Emmanuel Decaux, Professeur à l’Université Paris II où il dirige le Centre de recherche sur les droits de l’homme et le droit humanitaire. Les textes y sont classés par thèmes (la Charte internationale des droits de l’homme, la protection des groupes vulnérables, la prévention et la répression des crimes internationaux) et regroupés sous deux grandes parties : les textes internationaux et les textes européens (Conseil de l’Europe, O.S.C.E. et U.E. avec la Charte des droits fondamentaux. On remarquera toutefois une rubrique relative aux textes constitutionnels français. C’est un instrument de travail pratique (format de poche) et utile car comportant une cinquantaine de textes dont certains sont reproduits dans leur intégralité et d’autres sous forme d’extraits.

 

Abdelwahab Biad

 

haut de la page

MILLET-DEVALLE (Anne-Sophie) (sous la direction de)

Religions et droit international humanitaire

Paris : Pedone, 2008, 220 p.

 

Il s’agit des Actes du Colloque de Nice (18-19 juin 2007) organisé conjointement par l’Institut du droit de la Paix et du Développement de l’Université de Nice-Sophia Antipolis et de l’Institut de droit international humanitaire de San Remo dans le cadre du programme européen « HUMANMED ». Il n’est pas nécessaire de rappeler la pertinence d’un tel thème aujourd’hui. « Les religions » et non « la religion »,comme l’ont intitulé, à juste titre, les organisateurs, ont été souvent la dimension absente des analyses juridiques sur l’application du droit international humanitaire. On rappellera toutefois un numéro spécial de la Revue internationale de la Croix-Rouge datant de juin 2005 (vol. 87, n° 858) que nous avions commenté ici même (Bulletin d’information du CREDHO, n° 15, décembre 2005, pp. 117-118).

 

Si les religions monothéistes ou autres sont souvent invoquées – à tort ou à raison – par les parties aux conflits armées (ex : Moyen-Orient, ex-Yougoslavie, Cachemire, Sri-Lanka), elles sont souvent un paravent idéologique pour légitimer ou justifier le recours à la force ou à la violence armée.

 

La thématique du colloque est abordée à la fois du point de vue des doctrines religieuses islamique (M-A. Al Midani), hébraïque (M-R. Guedj) et chrétienne (E. Greppi) y compris orthodoxe (N. Marinos), mais aussi de la laïcité (L. Balmond, J-N. Bitter) et du droit positif (E. David, P. Tavernier, A. Biad et I. Moulier). Le rôle des aumôneries militaires y est présenté (Mgr. Le Gal, Rabin Lewin) ainsi que celui des ONG confessionnelles ou non (C. Sommaruga, R. Lahlou, F. Grunewald). On mentionnera la contribution de Z. Meriboute sur la « diplomatie religieuse globale » pour « dialoguer avec les mouvements islamiques » et extirper « la peur de l’autre » (pp.177-198).

 

Michel Veuthey a plaidé pour un « nécessaire dialogue » entre religions et droit international humanitaire appuyé sur les sources historiques et anthropologiques en vue de promouvoir «les principes universels d’humanité (pp.9-45). C’est cette conciliation/confrontation entre « normes religieuses » et sources formelles du droit international humanitaire que mettent en exergue A. de Zayas (pp.81-85), L. Balmond (pp.87-99) et E. David (pp.177-198) à travers leurs contributions respectives sur la relation entre « normes morales et normes juridiques », entre « laïcité et droit international humanitaire » et entre « liberté religieuse et droit international humanitaire ».

 

La prise en compte du fait religieux dans le système du droit international humanitaire coutumier et conventionnel a fait l’objet d’une contribution de P. Tavernier qui analyse les règles pertinentes relatives à la protection des lieux de culte et des personnels religieux en relevant à partir d’exemple précis une pratique des Etats souvent inconsistante (pp.106-118). A. Biad s’est intéressé aux normes concernant « le respect dû aux morts par les parties au conflit » dont la plupart sont issues du droit coutumier en rappelant que celles-ci en dépit de leur large diffusion sont fréquemment ignorées en particulier dans les conflits armés non internationaux (pp.119-132). I. Moulier aborde « la notion de religion dans la jurisprudence des tribunaux pénaux internationaux et de la Cour de justice internationale » en analysant de manière fouillée les infractions aux personnes et aux édifices religieux dégagées lors des affaires liées au conflit dans l’ex-Yougoslavie et conclut à la contribution incontestable de la jurisprudence internationale à la protection des biens religieux et culturels (pp.133-165).

 

Un ouvrage que l’on ne peut que recommander en raison de la richesse et de la diversité des contributions qui abordent la relation souvent conflictuelle entre le fait religieux et le droit humanitaire tout en dégageant des pistes de réflexion et d’action pour réconcilier morale et droit au seul bénéfice de la protection des victimes des conflits armées.

 

Abdelwahab Biad

 

haut de la page

KOUZNETSOVA (Svetlana Nikolaevna) / КУЗНЕЦОВА (Светлана Николаевна)

Международная защита прав человека / Mejdounarodnaïa zachtchita prav tcheloveka

[Protection internationale des droits de l’Homme]

Université de Nijny-Novgorod, 2008, 234 p.

 

La protection internationale des droits de l’Homme a été introduite récemment dans les études juridiques en Russie. Le développement de cette discipline est lié, d’une part, à la place expressément reconnue par la Constitution de la Fédération de Russie aux normes internationales en matière de droits de l’Homme (article 17), d’autre part, à l’intérêt porté à la Cour européenne des droits de l’Homme depuis l’adhésion de la Russie au Conseil de l’Europe. Parmi les ouvrages récents publiés en Russie en ce domaine, on relève un manuel édité par l’Université de Nijny-Novgorod.

 

Celui-ci se compose de deux parties. La première porte sur la théorie générale de la protection internationale des droits de l’Homme : histoire, concepts, principes, classification et sources. La seconde est consacrée aux mécanismes internationaux de protection des droits de l’Homme sur lesquels les spécialistes russes mettent plus particulièrement l’accent. On relèvera que l’auteur – qui enseigne à l’Université Nijny-Novgorod Lobatchevski et dont on note la connaissance de la bibliographie française – traite non seulement de ces mécanismes dans le cadre des Nations Unies et du Conseil de l’Europe, mais aussi de l’Union européenne.

 

Sous forme claire et condensée, les lecteurs russes et russophones disposent ainsi de l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur la question.

 

Hélène Hamant

 

haut de la page


ACCUEIL LE CREDHO CEDH BIBLIOGRAPHIE THESES ENSEIGNEMENTS LIENS

© CREDHO - Paris Sud